1. Bref historique


Avoir en tête le passé peut nous permettre de bien préparer l'avenir.

Lancé en 1986, mis en route en 1989 avec une capacité de 75 000 tonnes/an, l'incinérateur de Limoges a vu sa capacité de brûler des déchets portée à 90 000 tonnes/an en 1997 et 110 000 tonnes en 2007 ; ces augmentations successives, sans réelle concertation supplémentaire, ont été réalisées par un simple arrêté préfectoral.

Depuis sa mise en service, les associations riveraines ont émis de nombreuses critiques sur le fonctionnement de l'incinérateur (rejets, poussières, bruits …) toutes ces critiques ont été très fermement rejetées par l'exploitant (le maire de Limoges).

Dès le début d’exploitation, le maire a mis en place une commission d'information composée de personnes désignées par le maire.

Il aura fallu 22 ans de demandes et des recours judiciaires pour que les associations de riverains impactés et de protection de l’environnement, dont Barrage Nature Environnement, parvienne à imposer la mise en place d'une Commission de Suivi de Site de l'incinérateur (CLIS) qui se réunit pour la 1re fois en 2012. La CLIS est un organisme légal, paritaire, comprenant divers collèges administration, élus, exploitant, salariés, associations et riverains ; ces réunions sont organisées et dirigées par le Préfet (ou son représentant). C'est l'instance où l'exploitant est tenu de présenter tous les documents et informations concernant le fonctionnement et les dysfonctionnements de l'incinérateur, ses rejets dans l'air, dans l'eau... ainsi que tous les projets d'investissements, ou d'extension. En présence du Préfet et des administrations concernées, des associations environnementales et de riverains, l'exploitant est tenu de répondre à l'ensemble des questions que peuvent poser les représentants des associations et riverains ainsi que les représentants des collectivités territoriales impactées par le site.

Les représentants siégeant dans les CLIS, appelées maintenant Commission de suivi de Site (CSS), doivent être informés de tous les changements (importants ou non substantiels) que l'exploitant envisage d'apporter à son installation.

Depuis 2012, nous avons constaté une amélioration de techniques pour diminuer les rejets dans l'air et dans l'eau autour de l'incinérateur, une trentaine de molécules dites les plus dangereuses sont ainsi contrôlées en continu, toutes respectant les seuils fixés par la réglementation au-delà desquels il existerait une dangerosité pour la santé. Depuis 2012, les seuils ont plusieurs fois évolué, souvent suite à des décisions européennes.

Il est à noter que jamais les responsables de l'incinérateur n'ont devancé l'évolution des mesures visant à améliorer les rejets ou le bruit.

Un incinérateur en brûlant les divers éléments composant les déchets rejette environ 2000 molécules, une trentaine sont suivies et contrôlées. Nous n'avons jamais pu obtenir, malgré les demandes récurrentes de Barrage Nature Environnement, une quelconque étude sanitaire portant sur les riverains vivant en permanence sous les retombées directes de l'incinérateur.

Quels sont les effets des molécules non contrôlées ?

Quels sont les effets du cocktail de molécules respectant les seuils réglementaires, respiré en permanence par les riverains de l'installation ?

 

Aujourd'hui, personne ne nie le réchauffement climatique, les pollutions récurrentes de l'air et de l'eau. Cela doit nous amener à être exigeants, nous ne pouvons pas accepter de simplement continuer comme avant avec quelques améliorations technologiques marginales.

 

Nous retenons de l'histoire de l’incinérateur que le projet du jour peut être ensuite modifié par simple arrêté préfectoral.